Premier discours de Noël pour le roi Philippe

Dans son premier message de Noël radiotélévisé, depuis sa prestation de serment, le 21 juillet dernier, le roi Philippe a insisté sur l’enseignement et la formation des jeunes. Il a aussi choisi de prononcer son discours dans les trois langues nationales en ce y compris avec un message intégral en allemand, à l’intention de la Communauté germanophone, ce qui constitue une première depuis 1920.

Le premier discours de Noël radiotélévisé du roi Philippe s’inscrit dans la tradition des discours prononcés par son père le roi Albert II.

Philippe qui est monté sur le trône, il y a cinq mois a évité un discours trop politisé. Il souligne d’abord les événements qui ont mis la Belgique en valeur au cours de l’année écoulée, comme le prix Nobel de physique attribué au scientifique belge François Englert.
Il évoque aussi la dure réalité sociale et les difficultés socio-économiques qui touchent de très nombreuses couches de la population. Il insiste sur les mesures prises par le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux.

Mais le roi Philippe choisi avant tout de mettre en avant le thème de la formation des jeunes. Il insiste sur la nécessité d’optimiser l’enseignement et la formation des jeunes pour assurer leur insertion dans le monde professionnel.

Il termine son discours en faisant allusion à la personnalité de Nelson Mandela "qui nous a montré que le dialogue et la réconciliation pouvaient changer le monde".

Le roi Philippe a innové en prononçant, de manière inédite dans l'histoire de Belgique, son discours intégralement dans les trois langues nationales, ajoutant l'allemand aux habituelles versions en français et en néerlandais.

"Il s'agit d'un souhait du roi", a indiqué le Palais, expliquant que ce discours combinait "tradition" et "modernité" avec une touche de "proximité".

Dans ce discours enregistré jeudi dernier, le souverain s'exprime également avec assurance, debout, avec un papier à la main, devant un sapin de Noël. Il le fait, à l'instar de son père, le roi Albert II, depuis son bureau du Palais de Bruxelles.

Mais le Palais a souhaité changer le générique habituel, avec des plans d'ouverture montrant le bâtiment au centre de la capitale.

L'enregistrement se termine également par un mouvement de caméra montrant les jardins du palais, en signe d'ouverture, et par un cadrage serré. Il se conclut par des images de la prestation de serment du souverain, le 21 juillet dernier.

(Le discours en allemand via flanderninfo.be)
 

Le texte intégral du message royal à l’occasion de Noël et du Nouvel An

En cette veille de Noël et de Nouvel An, je suis heureux de pouvoir m'adresser à vous.
Lors de mon accession au trône, vous m'avez réservé un accueil inoubliable. J'ai été frappé par l'intensité des échanges entre les personnes participant massivement à cette journée. Votre enthousiasme et votre confiance m'ont véritablement ému.
Depuis le 21 juillet, mon épouse et moi avons rencontré un très grand nombre d'entre vous. Nos Joyeuses Entrées et nos contacts nous ont permis d'aborder avec vous vos soucis et vos espoirs. Nous nous sommes imprégnés davantage de ce qui vit dans les secteurs les plus divers de la société. J'ai réuni par exemple les Ministres de la Culture et des artistes du Nord et du Sud du pays pour un échange de grande richesse à la suite de l'accord culturel entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Flandre. Je souhaite poursuivre et approfondir ce dialogue que nous avons commencé à nouer avec vous.
En 2013, notre pays s'est mis en valeur dans plusieurs domaines. La qualité de notre recherche scientifique a été récompensée et encouragée par l'attribution du Prix Nobel de physique. Nos équipes B-Fast ont apporté une aide d'urgence très efficace aux Philippines. Nos militaires sont engagés avec succès dans des opérations de maintien de la paix. Nos sportifs de haut niveau remportent des succès mérités. Avec vous, je me réjouis de ce que nos Diables Rouges participeront à la Coupe du monde de football. A côté de cela, il y a aussi le résultat du travail quotidien de chacun d'entre vous.
Toutes ces réussites ne peuvent occulter les difficultés. Dans notre pays, un jeune sur quatre ne trouve pas de travail et une personne sur sept vit dans la pauvreté. Des fermetures et restructurations d'entreprises nous ont très durement touchés. Trop de gens vivent dans l'isolement.
Dans un contexte socioéconomique difficile, le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux ont pris des mesures encourageantes visant à consolider nos finances publiques, protéger notre pouvoir d'achat et notre compétitivité, soutenir nos entreprises et préserver notre modèle social. Je suis confiant que cet effort sera poursuivi.
Ces derniers mois et ces dernières années, mon épouse et moi avons rencontré quantité de jeunes Belges débordant de créativité et d'énergie. Nous avons aussi rencontré des personnes dont les talents n'ont pas pu se manifester ou être reconnus.
Faire s'épanouir les qualités de chacun est notre responsabilité à tous. L'enseignement et la formation sont pour cela des leviers essentiels. Ils transmettent le savoir, préparent à l'emploi, à l'insertion dans la société et à l'exercice de la citoyenneté. En développant l'esprit critique et le travail en équipe, ils donnent aux jeunes la possibilité de devenir des hommes et des femmes engagés et responsables. En tant que parents, mon épouse et moi saluons avec vous le travail admirable des enseignants et des éducateurs. Nous savons que leur tâche est difficile.
Il est tout aussi important de tisser des liens entre toutes les composantes de notre société. Les liens entre l'école et le monde du travail. Parce que chaque fois que l'enseignement et les entreprises s'ouvrent l'un à l'autre, de nouvelles opportunités d'emploi voient le jour. Les liens entre les générations. Les personnes âgées sont une source considérable d'expérience et de sagesse pour les jeunes. Et enfin, les liens entre tous les Belges.
Il y a quinze jours, j'étais en Afrique du Sud pour rendre hommage à Nelson Mandela, qui a si bien personnifié cette volonté de jeter des ponts. Mandela nous a montré que le dialogue et la réconciliation peuvent changer le monde. Puisse cette force intérieure être aussi la nôtre.
Mesdames, Messieurs, en ces moments de fête où nous resserrons les liens avec nos proches, nos pensées vont d'abord vers tous ceux qui souffrent et qui sont seuls. Nous vous souhaitons à toutes et à tous un joyeux Noël et une très heureuse nouvelle année.

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