Nouvelle opération de police aux abords de la gare du Nord

Une centaine d’agents de la zone de police Bruxelles-Nord ont mené ce jeudi matin une nouvelle action de contrôle de grande envergure autour de la gare du Nord, en collaboration avec la police des chemins de fer et l’Office des étrangers. Cette razzia ciblait les migrants sans papiers qui campent actuellement dans ce quartier. Vingt-quatre d'entre eux ont été appréhendés. Il s’agit avant tout de réfugiés qui ne veulent pas demander l’asile en Belgique parce qu’ils espèrent pouvoir continuer leur voyage vers la Grande-Bretagne. Entretemps, le Secrétaire d'Etat à l'Asile Theo Francken prévoit une solution d'accueil pour les migrants les plus fragiles qui dorment dans le parc Maximilien.

L'opération a eu lieu ce jeudi matin et a mené à l'interpellation de 24 personnes, dont un mineur d'âge, indiquait la zone de police Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse-ten-Noode). Une partie des migrants qui se trouvaient dans les environs de la gare avaient cependant fuit les lieux tôt, en voyant arriver la police.

Mercredi, 44 migrants avaient été interpellés lors d'une action similaire menée au même endroit. Des 44 personnes - dont 11 mineurs d’âge non accompagnés -, 19 auraient été transférées dans un centre fermé du pays.

Les actions de mercredi et jeudi ne concernent pas le parc Maximilien, tout proche, qui n'appartient pas au territoire de la zone de la police de Bruxelles-Nord, mais bien à celui de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles. Mardi, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon (photo), avait annoncé via Twitter que le gouvernement allait s'attaquer à la situation de ce parc bruxellois, où séjournent plusieurs migrants et que les contrôles policiers allaient s'intensifier.

Le ministre de l'Emploi et de l'Économie, Kris Peeters (CD&V), a décidé le même jour d'envoyer l'inspection du travail au parc Maximilien pour contrer les "employeurs malhonnêtes" qui y recrutent des migrants à bas coûts.

Action de police critiquée par certains

D’après Dirk Vandervelden de l’organisation Humain, plusieurs migrants ont été emmenés par la police. "Deux personnes ont été emmenées par 10 agents de police. Cette démonstration de force n’était pas nécessaire".

"Ces personnes ne constituent pas un danger pour la sécurité. Elles dorment dans ou aux abords de la gare du Nord et tentent d’y trouver un peu de calme. A l’étage inférieur de la gare, douze personnes se sont vu passer les menottes. Elles attendaient d’être emmenées. Elles ne savent pas ce qui les attend et n’ont pas reçu d’informations", précisait Vandervelden.

Les migrants arrêtés seront vraisemblablement conduits à l’Office des étrangers, qui décidera s’ils doivent être emmenés dans un centre d’accueil fermé.

Accueil pour les plus fragiles du parc Maximilien

Une solution d'accueil est tout de même prévue pour les migrants les plus fragiles qui s'installent dans le parc Maximilien à Bruxelles (photo) et aux alentours de la Gare du Nord. Le Secrétaire d'Etat à la Migration Theo Francken a confirmé que des mineurs d'âge ou des femmes enceintes peuvent être accueillis via le Samusocial, qui a signé un accord avec Fedasil.

L'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile et le Samusocial sont en train de se concerter pour organiser cet accueil. On ne sait pas encore quand il sera disponible et le nombre de places concernées. Theo Francken souhaite en tous cas garder le projet à une petite échelle.

"Nous ne nous attendons pas non plus à ce que beaucoup de gens répondent à cette offre", précisait la porte-parole Katrien Jansseune. "La plupart refusent toute sorte d'accueil, car ils veulent poursuivre le voyage vers la Grande-Bretagne."

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