Quatrième manifestation nationale contre la politique gouvernementale
Les coupes effectuées ou envisagées encore par le gouvernement Michel dans les soins de santé font notamment l’objet des critiques des manifestants. "Alors que c'est le gouvernement qui crée le trou financier dans la Sécurité sociale. Il va toujours chercher l'argent dans les soins de santé mais en baissant les impôts, il ne la finance plus non plus", s'exclamait Alain Paulauskas, syndicaliste CNE (CSC) dans le secteur alimentaire.
"Ce gouvernement roule pour les riches et prend aux pauvres", commentait pour sa part Marc Leemans, président du syndicat chrétien, lors de la manifestation nationale précédente, en mai.
Près de deux ans après l’entrée en fonction du gouvernement fédéral dirigé par Charles Michel (MR), les syndicats ne voient pas de raisons de fêter. Les factures augmentent, la protection sociale diminue, il faut travailler davantage et plus longtemps pour un pouvoir d’achat réduit. La liste des critiques est longue. Et les syndicats sont gênés par ce qu’ils qualifient de "cadeaux aux grosses fortunes et aux entreprises".
D’après les syndicats, la pauvreté augmente en Belgique, tous comme les inégalités à l’intérieur de la société, ce qui engendre davantage de stress et de cas de burnout. Les revendications des syndicats sont connues. Ils demandent au gouvernement d’accroître le pouvoir d’achat des citoyens, de créer davantage d’emplois, d’offrir de meilleures pensions, le répartir les impôts de façon plus équitable et d’investir dans la sécurité sociale.
Des travailleurs touchés par l’austérité manifestent
Présents en nombre, les travailleurs de l'usine Caterpillar à Gosselies (Charleroi) sont également venus crier leur colère. "La dignité passe par un emploi, Caterpillar est à nous!" ou "Nos emplois contre leurs dividendes. Saisie sur Caterpillar!", pouvait-on lire sur leurs pancartes.
"La fermeture de l'usine est en partie de la faute du gouvernement qui fait des cadeaux aux patrons et fait toujours payer les pots cassés aux travailleurs", s'indigne l'un d’eux. "On a versé 1,4 milliard de dividendes aux actionnaires de Caterpillar, mais quand les travailleurs demandent un petit quelque chose, on ne leur donne rien."
Le 2 septembre dernier, la direction du groupe américain annonçait son intention de fermer son usine située à Gosselies, menaçant ainsi plus de 2.000 emplois.
Lors de la manifestation nationale du mois de mai (photo), quelque 60.000 personnes avaient protesté contre les mesures d’austérité. Ce jeudi, des dizaines de milliers de personnes étaient attendues à Bruxelles. Mercredi, la SNCB avait en effet déjà vendu plus de 30.000 billets de train.
La police conseillait de ne pas se rendre à Bruxelles en voiture ce jeudi après-midi, en raison de la manifestation.