Eandis : le repli d’Anvers hypothèque l’entrée de State Grid

La direction du gestionnaire des réseaux d’électricité et de gaz Eandis se concerte ce vendredi sur l’avenir de l’entreprise, après que la reprise de 14% des actions d’Eandis par le géant chinois State Grid soit devenue quasiment impossible. En cause, le retrait jeudi soir de l’administration anversoise du projet de fusion de sept intercommunales de distribution d’énergie en Flandre, pour des raisons de prix d’énergie. La négociation avec les Chinois en devient juridiquement impossible, et c’est jusqu’à l’avenir d’Eandis qui est remis en question.

La fusion de sept intercommunales de distribution d’énergie en Flandre est une condition juridique nécessaire à la conclusion d’un accord d’Eandis avec l’entreprise publique chinoise State Grid, qui souhaite reprendre 14% des actions du gestionnaire des réseaux d’électricité et de gaz de la plupart des communes flamandes. Jeudi soir, l’administration communale d’Anvers annonçait cependant qu’elle se retirait de cette fusion, parce qu’elle aura pour conséquence une augmentation des prix de l’électricité pour les Anversois.

Une fusion engendre en effet un tarif unitaire. Le régulateur flamand du marché de l’électricité et du gaz (Vreg) ne peut faire aucune exception à la règle. Il refuse qu’il y ait des discriminations entre les clients, soulignait Thierry Vancreanenbroeck à la rédaction de la VRT.

Comme le rappelait d’autre part le premier échevin d’Anvers, Koen Kennis (N-VA, photo archives), à la VRT ce vendredi midi, "Anvers possède l’un des tarifs les plus bas pour l’énergie en Flandre. Dans le cadre de la fusion avec d’autres communes, on s’était mis d’accord pour que ces prix soient conservés. Or, nous constatons maintenant que le Vreg a décidé que ce ne sera pas possible. Nous arrivons donc à la conclusion que la fusion des sept gestionnaires du réseau de diffusion Eandis ne peut pas avoir lieu".

Le retrait de l’intercommunale anversoise Imea de la fusion met donc la conclusion du marché de 830 millions d’euros avec l’entreprise chinoise State Grid en péril. "Nous allons analyser les conséquences de cette décision", déclarait un porte-parole d'Eandis jeudi soir. La direction du distributeur s’est donc concertée ce vendredi, aidée par des juristes.

L’avenir d’Eandis-même est en péril

Annoncée en juin, la prise de participation chinoise devait être validée par les actionnaires d'Eandis le 3 octobre lors d'une assemblée générale extraordinaire, dans la foulée de la fusion des sept intercommunales d'Eandis et de leurs réseaux de distribution, pour constituer Eandis Assets.

Selon le porte-parole, l'assemblée est maintenue, mais il sera tenu compte du "nouveau contexte".

Interviewé ce vendredi matin par la VRT, le bourgmestre de Gand, Daniël Termont, déclarait : "Selon moi, il n’est même plus question de l’entrée de State Grid. Nous sommes de retour à la case départ, ce qui veut dire qu’Eandis Assets n’existe plus en tant qu’entreprise. Nous revenons à sept gestionnaires de réseaux de distribution, et nous devons voir ce qui va se passer avec Eandis dans cette situation de crise".

Jeudi, le ministre-président flamand Geert Bourgeois avait déjà déclaré qu’il "est temps de mener un débat serein et de fond". Le gouvernement flamand va maintenant analyser si la législation devrait être adaptée dans ce contexte. 

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