Toujours plus de citoyens touchent un revenu d’intégration

Pour les quatre premiers mois de cette année, 124.657 personnes bénéficiaient d’un revenu d’intégration sociale (RIS), ce qui représente une augmentation de 9,6% par rapport à 2015. En cause surtout, d’après service public Intégration sociale, la réforme de la réglementation relative au chômage qui a privé beaucoup de chômeurs de longue durée d’allocations, et la hausse du nombre de réfugiés reconnus, qui reçoivent un revenu d’intégration s’ils n’ont pas de travail.

L'augmentation en 2015 du nombre de bénéficiaires du revenu minimum s'élevait à 13,1%. "Les experts du service public Intégration Sociale avaient qualifié cette hausse d'exceptionnelle. Les données recueillies ces derniers mois confirment les conclusions passées et montrent que la hausse enregistrée en 2015 se poursuit en 2016", analyse le président de l'institution Julien Van Geertsom. "Dans un précédent rapport, le SPP Intégration sociale avait identifié la réforme de la réglementation relative au chômage et la hausse du nombre de réfugiés reconnus comme étant deux des principales causes de l'augmentation du nombre de bénéficiaires en 2015."

L'augmentation globale a été plus importante en Flandre (+11,2%) qu'en Wallonie (+9,3%) et à Bruxelles (+8,6%).

Cette année, le nombre de réfugiés reconnus a particulièrement augmenté, progressant de 33,5% par rapport à 2015. Cette catégorie de personnes représente désormais 10,4% du total mensuel des bénéficiaires du revenu d'intégration. Les réfugiés représentent même 14% du total des bénéficiaires du RIS dans les cinq plus grandes villes du pays (Bruxelles, Anvers, Charleroi, Liège et Gand).

Les jeunes bénéficiaires sont surreprésentés

Les bénéficiaires du RIS sont majoritairement des femmes (53,4%). Parmi elles, 43,4% ont une charge de famille et 88,1% vivent dans une famille monoparentale. A l'inverse, 49,4% des hommes bénéficiaires sont des isolés et seulement 12,3% ont une charge de famille.

Les bénéficiaires de 18 à 24 ans sont surreprésentés par rapport à leur poids dans la population belge. Ils représentent 30,9% du total des bénéficiaires, alors qu'ils ne représentent que 10,7% de la population vivant en Belgique.

Le montant mensuel du RIS s'élève depuis le 1er avril à 566,92 euros pour un cohabitant, à 850,39 euros pour un isolé et à 1.133,85 euros pour une personne avec charge de famille.

Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires de l'aide médicale urgente, octroyée aux personnes qui n'ont pas obtenu le statut de réfugié reconnu et qui n'ont pas (encore) quitté le territoire belge est en hausse de 7,4%. "Cette aide existe pour des raisons de droits sociaux, mais aussi de santé publique, pour éviter le retour éventuel de certaines maladies", précise Van Geertsom.

"Les centres publics d’aide sociale continuent de jouer leur rôle, à savoir celui de filet de secours social pour les plus fragiles de notre société. Nous ne devons cependant pas crier victoire trop vite. Nos chiffres indiquent que le nombre de personnes sollicitant l'aide du CPAS n'est pas près de diminuer", conclut Julien Van Geertsom.

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